A Léogâne, épicentre du séisme du 12 janvier 2010, les infrastructures ont été détruites à 80%, obligeant environ 55 000 personnes à trouver refuge dans des camps de déplacés. Plus de 200 ménages déplacés ont pu retrouver un logement décent et sortir de ces camps de fortune, grâce à un projet mis en œuvre par ACTED. Trois mois après cette relocalisation, les équipes d’ACTED ont rendu visite à ces familles pour constater l’évolution de leurs conditions de vie.
Louise, une dame souriante d’une quarantaine d’années, est en train de vendre quelques mangues quand nous arrivons près de son stand de produits alimentaires. Sa famille fait partie des 201 ménages qui ont bénéficié de l’aide à la sortie des camps proposée par ACTED à Léogâne.
Avant le séisme du 12 janvier 2010, Louise était locataire d’un petit appartement de deux pièces dans le centre de Léogâne. « Grâce à Dieu, nous étions tous dehors au moment du tremblement de terre ». Les jours qui ont suivi, Louise et sa famille n’ont eu autre choix que de dormir dehors. Elle se souvient avoir reçu 2 bâches, ainsi que quelques ustensiles de cuisine et un kit d’hygiène. Comme des milliers d’autres habitants de la ville, la famille de Louise a construit un abri dans l’un des nombreux camps de déplacés qui ont surgi de toutes parts dans la ville. Cette situation temporaire a finalement duré trois ans.
La maison dans laquelle vit Louise aujourd’hui a été réhabilitée par ACTED. En échange des travaux de rénovation, le propriétaire du logement a accepté d’héberger deux familles de personnes déplacées pendant deux ans.
Une relocalisation pour une nouvelle vie
Louise partage sa maison et la latrine construite par ACTED avec la famille de Marie-Bijou, une dame de son âge qu’elle a rencontré dans le camp avec qui elle a tout de suite eu beaucoup d’affinités. Lorsqu’ACTED a présenté les types d’aide qui pouvaient être proposés aux familles déplacées, Louise a immédiatement retenu le choix d’emménager dans une maison réhabilitée. Louise et Marie-Bijou ont alors eu l’idée de trouver une maison pour que leurs familles vivent sous le même toit. Louise nous explique aujourd’hui : « J’étais sûre que si nos deux familles allaient cohabiter, tout se passerait très bien et j’ai eu raison ! »
Le projet prévoyait également de donner 10 000 gourdes (180 euros) aux bénéficiaires pour les aider une fois leur relocalisation effectuée. Grâce à cette somme, Louise a pu rembourser les dettes que sa famille avait accumulées depuis plusieurs mois. Avec le reste de cette somme, elle a ouvert un petit commerce alimentaire qu’elle tient tous les jours devant sa maison. Louise espère que cette activité lui permettra de mettre suffisamment d’argent de côté pour pouvoir payer son loyer et ainsi continuer à vivre dans cette maison où elle se sent bien.