ACTION URGENTE
Une centaine de familles ont été expulsées de force du quartier informel de Canaan dans le cadre d’une procédure d’expulsion illégale lancée en décembre dernier. Des milliers d’autres personnes risquent de subir le même sort.
Le juge de paix à l’origine de l’expulsion forcée de plus de 200 familles du camp Mozayik à Canaan, à Port-au-Prince, entre le 7 et le 10 décembre 2013, est retourné sur les lieux dans la matinée du 30 janvier dernier. Il était accompagné de policiers et de plusieurs hommes armés de machettes et de bâtons, qui ont chassé une centaine de familles du quartier voisin, le Village Grâce de Dieu. Les habitants ont raconté que les policiers ont tiré en l’air et utilisé du gaz lacrymogène contre eux. Au moins trois personnes auraient été blessées, dont un enfant de quatre ans et un homme de 84 ans. Une installation de fortune qui faisait office d’école a été démolie, de même qu’un réservoir d’eau dont se servaient des milliers de personnes.
Des policiers sont revenus le 3 février vers 5 heures du matin et auraient de nouveau tiré en l’air. Afin de mettre fin à ces agissements, les résidents ont bloqué la route qui mène de leur quartier à la mer des Caraïbes. Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène pour les disperser et auraient battu deux personnes, qui ont dû être hospitalisées. Aucune autre expulsion n’a été signalée.
Les habitants ont expliqué qu’ils n’avaient pas été informés au préalable et que le juge de paix avait affirmé mener à son terme la procédure d’expulsion lancée le 7 décembre 2013 dans le camp Mozayik sur décision de justice rendue en juin dernier. Néanmoins, les résidents ont raconté n’avoir reçu au préalable aucune notification de l’expulsion du 7 décembre, ce qui les a empêchés de contester cette mesure. La décision de justice ne mentionnerait que 10 des habitants, alors que plus de 300 familles ont été chassées.
Des milliers de personnes installées dans le secteur risquent de subir le même sort.