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Haiti: Le choléra, fléau supplémentaire qui perturbe la reconstruction d'Haïti

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Source: Agence France-Presse
Country: Haiti

09/01/2015 - 05:45 GMT

par William EDWARDS

Haïti, cinq ans après le séisme qui a dévasté sa capitale, tente toujours de se rétablir mais ses efforts sont ralentis par une épidémie de choléra que des Casques bleus, venus pour aider, sont accusés d'avoir importé.

Les Nations unies refusent de reconnaître leur responsabilité dans cette épidémie qui a tué plus de 8.000 Haïtiens, affirmant qu'il est impossible de déterminer le foyer de la maladie.

Des malades ont porté plainte auprès d'un tribunal new-yorkais dans l'espoir de toucher des dommages et intérêts mais l'ONU fait valoir son droit à l'immunité, garanti par l'un de ses traités fondamentaux.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a néanmoins reconnu une "responsabilité morale" de son organisation à l'égard du peuple haïtien pour tenter d'enrayer la propagation de cette infection intestinale mortelle.

A l'approche du cinquième anniversaire du tremblement de terre, célébré lundi, des équipes de la Croix-Rouge font du porte-à-porte pour désinfecter les logements.

A Carrefour, un quartier résidentiel de Port-au-Prince, un homme a contracté le choléra, une maladie qui avait disparu d'Haïti depuis 150 ans mais dont la souche actuelle a été identifiée comme provenant du Népal, pays dont étaient originaires les Casques bleus mis en cause.

"On a un cas ici, on fait la décontamination et parfois on trouve un cas. Et puis on fait la décontamination des 20 maisons les plus proches. C'est ça le cordon sanitaire", explique à l'AFP Maxiles Joles qui travaille avec la Croix-Rouge.

Plusieurs centres de traitement ont été construits et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) s'est associée avec la Croix-Rouge pour faire face à l'épidémie qui a fait encore 9.000 cas en 2014 contre 200.000 en 2013.

  • 'A quatre pattes, comme un bébé' -

Le taux de survie augmente mais les souffrances se poursuivent dans un pays pauvre qui avait déjà un système médical défaillant avant le séisme du 12 janvier 2010 et l'arrivée du choléra.

"Regardez, j'étais comme ça, en train de ramper comme un bébé à quatre pattes, voilà mon état lorsque j'étais malade. Vous êtes déshydraté, vous perdez beaucoup d'eau", confie Vilvert Jeanne, qui habite à Carrefour. "S'il y avait eu des ONG pour donner des médicaments et des conseils sur la manière de lutter contre le choléra, ça aurait pu m'aider mais malheureusement, il n'y en avait pas."

Un juge new-yorkais doit décider, à une date non précisée, s'il poursuit ou non les Nations unies au nom d'une plainte en nom collectif déposée par des Haïtiens et des Américano-Haïtiens.

Le gouvernement américain, en tant qu'hôte du siège de l'ONU à New York, affirme que l'ONU bénéficie d'une totale immunité, à moins qu'elle ne soit levée de façon explicite, comme mentionné dans la section 2 de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies, approuvée en 1946.

Les avocats de cinq victimes de l'épidémie qui ont porté plainte affirment pour leur part que l'ONU a renoncé à son droit à l'immunité en refusant un règlement à l'amiable, comme évoqué dans la section 29 de cette Convention.

Une étude menée par des médecins français a clairement établi le lien direct entre l'arrivée d'un bataillon de Casques bleus népalais près de la petite ville de Mirebalais et l'épidémie qui a éclaté fin 2010.

Ce lien, qui avait été suspecté, a provoqué des émeutes anti-onusiennes sanglantes dans le pays, le plus pauvre du continent américain.

Selon cette étude, l'infection s'est rapidement propagée par la rivière Meille dans laquelle les eaux usées et des matières fécales du camp des soldats népalais se déversaient.

"La raison pour laquelle le choléra est présent dans ce pays, c'est qu'il n'y a eu aucun investissement depuis de nombreuses années en termes d'accès à l'eau et en installations sanitaires. Voila pourquoi le choléra est présent", estime le Dr Poncelet, représentant de l'OMS en Haïti.

"Ce qui me préoccupe, c'est qu'aujourd'hui il y a un risque Ebola, un risque de rougeole, un risque de nombreuses autres maladies dans le genre, et les investissements pour prévenir ces maladies sont inexistants."

Les Nations unies se sont engagées à récolter plus de fonds tout en se préparant à l'éventualité de devoir comparaître.

wde-dc/rap/bdx/myl

© 1994-2015 Agence France-Presse


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